Une main sculptée,
œuvre d’art entre le Terrestre et le Céleste
Le traitement artistique ici se traduit par l’abstraction des formes. La sphère de la perfection, au milieu d’un déploiement d’aile, est la projection spirituelle de cette main sculptée qui s’emploie à s’enraciner en malaxant la Terre-Mère.
Une sculpture puissante
exprimant un idéal
Où la main sculptée peut-elle puiser cette force intérieure et mystérieuse pour reconnaître et révéler l’idée dissimulée dans ce bloc de matière ?
De mon point de vue, toute création humaine est la vision renouvelée d’une chose, ou d’un concept préexistant sous une autre forme. Et comme l’écrivait très justement Milan KUNDERRA :
Le rêve est la preuve qu’imaginer, rêver ce qui n’a pas été est l’un des plus profonds besoins de l’homme.
La main sculptée,
analyse d’œuvre
L’œuvre d’art est parfaitement structuré en 3 plans distincts : le terrestre, le terrien, et le spirituel.
01Le plan du terrestre est une représentation fidèle de la structure du sous-sol.
La partie inférieure de la sculpture semble représenter les roches sédimentaires, disposées en strates verticales.
Le fil naturel du bois traité dans son aspect le plus brut ressemble à s’y méprendre aux affleurements rocheux des falaises.
Juste au-dessus, le sol meuble et granuleux est la zone de transition, la 1re zone de vie après la froideur du monde minéral.s.
02 Le plan du terrien trouve bien sûr son représentant dans la main d’homme qui empoigne cette terre pleine de vie.
La sculpture est très réaliste, presque anatomique. On peut percevoir la tension des tendons sous la peau, et imaginer le sang irriguer les veines à chaque battement de vie.
03 Le plan céleste est le but ultime de l’élévation, il trouve son expression dans l’art abstrait.
Chacun peut y voir sa propre interprétation du céleste selon son vécu, son histoire et ses projections.
Le choix des formes rondes et courbes n’est pas dû au hasard. De tout temps, de toute culture, l’Homme a inscrit le plan supérieur dans le cercle, la spirale et le cyclique…
La sculpture de la main
vécue par l’artiste
Seule la résistance de la matière bois tempère la demande intérieure de l’artiste, confronté au monde qu’il veut réinventer. Celui-ci s’impose une grande rigueur gestuelle pour entretenir une maîtrise technique, indispensable, car le bois est une matière difficile à sculpter.
Il ne s’agit pas ici de se distraire avec une philosophie somnolente, mais de se jeter à l’intérieur de la fournaise essentielle. Celui d’un idéal actif profondément intégré à notre propre vie d’homme. Car la construction de l’homme obéit à des contraintes, se confronte dans les luttes, et s’appuie sur des bases choisies, ancrées solidement.
Par l’action sur la matière il apprend ;
pour s’élever, il pétrit sa propre vie.
Il déconstruit par enlèvement du bois sous forme de copeaux en introduisant de la spiritualité pour échapper au réel et participer à l’universel.
